Biologie

Biologie: comprendre les 3 besoins vitaux du poisson

JérômeLe 27 septembre 2023

Comme tous les vertébrés de cette planète, les poissons ont trois besoins fondamentaux, trois impératifs vitaux qu’ils cherchent à satisfaire pour assurer leur survie et celle de leur espèce.
En premier lieu, chaque espèce nécessite la présence d’un habitat acceptable, un territoire où elle se sentira en sécurité avec des niveaux d’oxygène et de lumière suffisants, ainsi qu’une température adéquate. Vient en second lieu une abondance suffisante de nourriture dans ce même habitat ou autour, et enfin le besoin de reproduction, afin de perpétuer l’espèce. Ce dernier besoin se satisfait souvent au détriment des deux premiers, les périodes de fraies voyant alors les instincts de survie des reproducteurs baisser drastiquement.

Le pêcheur qui aura une compréhension accrue de ces besoins vitaux et de leurs impératifs sera plus à même de localiser l’espèce qu’il convoite et d’adapter sa stratégie en fonction de son comportement. Cet article propose un focus sur ces 3 besoins vitaux du poisson et leurs paramètres afférant, ainsi que comment en tirer parti.

Habitat

L’instinct et l’environnement immédiat définissent en majorité le comportement du poisson qui est en constante recherche d’une zone de confort, préférant demeurer dans une couche d’eau tempérée et à l’abri du danger. Le bass par exemple, n’aimera pas les roches trop chaudes et exposées mais n’appréciera pas non plus les zones trop profondes et dénuées d’oxygène; le pêcheur avisé doit donc trouver cet équilibre naturel qui définira la zone la plus pertinente d’un point d’eau pour cette espèce.

Les différents motifs de camouflage qui ornent chaque espèce attestent par ailleurs des choix évolutifs de ces dernières: là où la plupart des poisson fourrages portent un camouflage qui leur permet de se fondre dans les herbiers, les prédateurs arboreront une robe plus propice à l’embuscade et donc plus polyvalente, en lien avec des tumulus rocheux ou des souches, les sorties d’herbier ou leur base racinaire voire les tapis sédimentaires eux-mêmes comme pour le cas du silure.

Nourriture

Comme chaque animal, le poisson doit se nourrir régulièrement et lorsqu’un pêcheur connaît le régime de l’espèce qu’il cherche, il lui est alors plus facile de localiser les sources de nourritures sur un circuit donné. L’exemple du brochet est significatif: se nourrissant de petits gardons, de vairons ou de prédateurs plus petits comme la perche, voire de grenouilles, d’écrevisses et même de rats, ce prédateur se hisse au sommet de la chaîne alimentaire halieutique européenne.

Il s’agit cependant d’un carnassier opportuniste qui fera tout pour éviter les chasses musclées et caloriphages. Il faut donc en premier lieu le rechercher à mi profondeur, là où il peut prendre des postes d’observation sur ce qui flotte en surface (grenouilles, rats, canetons) et sur ce qui est malade ou vulnérable au fond.

Reproduction

Chaque espèce de poisson a ses propres critères et paramètres de reproduction. Ces derniers influenceront son comportement de manière dramatique lors des périodes de fraies, le rendant tour à tour plus agressif ou plus vulnérable. Il s’agit d’une période qui voit souvent baisser le niveau d’instinct de conservation d’une espèce au profit de ses chances de trouver un partenaire.

Si on prend l’exemple du sandre, celui-ci se reproduit de la dernière moitié du printemps jusqu’à la première moitié de l’été, à savoir d’Avril à Août (les mâles sont considérés comme féconds entre 2 et 3 ans là où les femelles le sont plus tardivement, vers 4 ans).
Capable de parcourir de longues distances pour y établir le nid que le couple défendra de manière très territoriale par la suite, le sandre recherchera avant tout un tapis sédimentaire composé de gravier et de sable, parfois ponctué de souches et de branches..

C’est à cette période qu’il est alors aisé de provoquer l’attaque en animant des leurres de manière agressive, le sandre oubliant sa survie propre au profit de celle de ses œufs.

Sandre défendant son nid

Plages de température

Comme évoqué plus haut, la température joue un rôle important dans le comportement du poisson et chaque espèce a sa plage de température idéale, souvent différentes les unes des autres afin d’éviter un croisement territorial trop intense.

Au fil des saisons, ce sera à vous de localiser les meilleures zones par espèce et par plage de température en analysant les différentes couches d’eau et ses variations de température. La température de saison représente souvent un défi en termes de localisation par espèce, car il faut connaître les plages thermiques de l’eau.

Luminosité

La luminosité est un autre facteur de localisation des poissons. Ceux-ci évitent généralement les zones de trop forte luminosité. La lumière pénétrant les eaux claires de manière plus intense que les eau troubles; les poissons auront tendance à augmenter leur profondeur ou à rechercher de l’ombre sous les frondaisons ou les herbiers afin d’éviter les UV du soleil. Les étendues peu encombrées aux eaux plus claires verront donc les poissons demeurer à des niveau plus profonds là où les étangs à l’eau trouble et à fort encombrement leur permettront de rester plus en surface.

En eau plus claire et dégagée, le poisson est suspendu plus au fond.

En eau plus teintée et luminosité basse, le poisson est suspendu plus en surface.

Chaîne alimentaire

Enfin, la position d’un poisson sur la chaîne alimentaire d’un point d’eau occupe sans surprise une place significative dans son rapport au couvert et à la dissimulation. Un crapet aura un intérêt plus vital à choisir une zone de couverture, là où le brochet ne fera que sélectionner un poste d’embuscade. De manière générale, plus la position d’une espèce est basse sur la chaîne alimentaire d’un biotope halieutique, plus les notions de couverture, de dissimulation et de camouflage mais aussi l’instinct grégaire sont vitales. Conclusion: cherchez les meilleures cachettes et vous trouverez la source d’approvisionnement des carnassiers.

Etudier les zones de fourrage des prédateurs revient alors à comprendre où les petits poissons trouvent couvert et nourriture. Pour plus d’infos à ce sujet, lire cet article sur le poisson fourrage.

A final, comprendre ces 3 besoins vitaux et les différents paramètres les accompagnant: saison, température, topographie, etc., vous permettra d’améliorer votre approche et la façon dont vous construisez votre stratégie de pêche tout au long de l’année. Les plus grands pêcheurs ont intégré ces notions à un niveau réflexe et déterminer la hiérarchie de ces paramètres et la stratégie qui en découle est une seconde nature chez eux. De cette manière, vous deviendrez véritablement un “pêcheur-cueilleur” et votre instinct de pêche en sortira grandi jour après jour.

Jérôme

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