La pêche féminine devient de plus en plus présente dans le monde avec une explosion des comptes sur les réseaux sociaux. Beaucoup de points restent encore à aborder sur ce sujet, c’est pour cela que nous avons décidé d’interviewer Manon et Marie de la Team Carnadex pour vous en savoir un peu plus !
Pour commencer votre nom et votre âge et département ?
Manon :
Je m’appelle Manon Viallard, j’ai 24 ans et je suis monitrice de wakeboard et ski nautique. Je suis née à Montbrison dans la Loire (42), c’est d’ailleurs ici que j’ai commencé à pêcher mais en tant que saisonnière je change souvent de région, une fois sur Bordeaux, une fois sur Agen, une fois en Suisse, ou encore en Haute-Savoie. Je travail actuellement dans une base nautique pas loin de Strasbourg.
Marie :
Je m’appelle Marie, j’ai 29 et je viens du Gard (30)
Depuis combien de temps pêchez-vous ?
Manon :
Je pêche depuis que je suis toute petite !
Marie :
Je pêche depuis bientôt 3 ans.
Comment êtes-vous venues à la pêche ?
Manon :
J’ai commencé grâce à mon grand-père, il m’emmenait pêcher le gardon. La pêche au carnassier m’est venu un peu plus tard, étant donné que je suis la seule pêcheuse de ma famille, c’est mon voisin qui m’a appris cette pêche et c’est avec lui que j’ai attrapé mon 1er brochet. On essaye encore de se faire quelques sessions même si les occasions se font rare. Par la suite je me suis fait des amis dans ce milieu, notamment Romann qui fait parti de la team Carnadex et qui est guide de pêche. Il m’a fait découvrir la pêche au Black Bass. J’ai également fait un stage de 2 mois dans une AAPPMA pour mes études (BTS Gestion et protection de la nature). Ce sont toutes ces personnes qui m’ont appris ce que je sais sur la pêche.
Marie :
J’ai découvert la pêche auprès d’un pêcheur et je m’en suis passionnée.
Quel type de pêche vous attire le plus et pourquoi ?
Manon :
Il y a beaucoup de type de pêche qui m’attire, par exemple la pêche à la mouche mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer, ou encore pêcher le silure ou à la carpe mais faute de matériel je reste sur une valeur sûre ; la pêche au carnassier ! Juste ma petite canne et quelques leurres suffisent pour attraper de beaux poissons et c’est pour cette raison que ça reste mon type de pêche favoris.
Ce que j’aime dans la pêche au carnassier c’est le fait de pouvoir commencer du coté d’un lac et une heure plus tard d’être en face. On ne s’arrête jamais, tout le temps en mouvement, on attend le poisson sans vraiment l’attendre, ce n’est pas une pêche statique et c’est ce que j’essaye d’expliquer au gens quand ils me disent : « Mais tu ne t’ennuie pas trop à force ? Moi je n’aurais pas la patience »
Marie :
Je préfère et pratique la pêche au leurre, et vise principalement les carnassiers. J’ai débuté avec cette pêche et il y a tellement à apprendre que je ne m’en lasse pas, et que je n’ai pas encore pris le temps de diversifier (sauf un peu la carpe, au maïs)
Pêchez-vous seules ou accompagnées ?
Manon :
Je pêche la plupart du temps accompagnée, parce que c’est plus rigolo à deux mais il m’arrive de pêcher seule quand personne ne veut m’accompagner.
Marie :
Je pêche accompagnée d’ami(s) et parfois mon fils de 8 ans, qui apprécie beaucoup la pêche aussi, et qui vient avec moi.

Êtes vous à l’aise au regard des autres pêcheurs ?
Manon :
Quand je suis seule, vraiment seule je suis toujours entrain de me questionner sur ma technique de pêche, quel leurre je vais utiliser après, à quel endroit, où lancer mon leurre, etc… mais dès qu’il y a d’autre pêcheur autour que je ne connais pas je n’ose plus « Si je me mets là je vais les déranger », et « que vont-ils penser de moi », j’essaye de m’appliquer dans mes lancer par peur qu’ils se moquent ou qu’ils se disent « Mais qu’est ce qu’elle fait là elle ». Je pense surtout que la plupart de temps ils sont étonnés de voir une petite nana de 24 ans pêcher, parce que oui c’est rare.
Marie :
Je ne suis pas forcément très à l’aise au regard des autres car le jugement est facile, mais avec le temps je m’y fait et j’y fais de moins en moins attention.
Est-ce que vous parlez de cette activité autour de vous ?
Manon :
Je n’ai pas honte de pêcher au contraire, j’en parle très facilement quand on me questionne et la conversation devient plus intéressante encore quand je peux en apprendre d’avantage des autres pêcheurs.
Marie :
Oui je parle énormément de pêche autour de moi, car ça intrigue les gens autour de moi, et ça les étonne de me savoir autant passionnée.

Quand vous allez acheter du matériel en magasin, êtes vous à l’aise pour ce genre de shopping ?
Manon :
J’aime beaucoup les magasins de pêche, je m’émerveille devant tout, les leurres, les différentes couleur, forme, je scrute tout (pas que pour le carnassier) et je me pose beaucoup de question « A quoi ça sert », « Comment ça se monte », « c’est pour pêcher quel poisson ? », etc… Malgré ma curiosité je ne vais jamais poser toutes ces questions à un vendeur, peut-être encore une fois par peur des préjugés.
Marie :
Pour les achats en magasin, oui je suis à l’aise et demande souvent conseil.

Qu’est-ce qui vous plaît/déplaît dans l’acte d’achat ?
Manon :
Ce qu’il me plaît dans l’acte d’achat ce sont les poissons que je m’imagine attrapé avec mon nouveau leurre et ce qui me déplait c’est de passer à la caisse parce que mine de rien ça coûte chère.
Marie :
Comme tout pêcheur je suppose. J’adore avoir de nouvelles choses dans mes boîtes de pêche !
Qu’est ce qui vous plaît le plus dans la pêche, c’est plutôt la préparation, attraper du poisson, le côté outdoor ou micro aventure ?
Manon :
Ce qu’il me plait le plus c’est le moment où je sens qu’il y a quelques choses au bout de ma ligne, ça tire, bon, souvent ce sont juste des algues mais des fois ça bouge, ça remus vraiment et l’espace d’un instant je me demande ce que ça va être, quelle taille il aura, et ce moment-là est vraiment appréciable. Il y a aussi le moment de détermination qui me pousse à ranger mes boites à leurre, à faire le tri, j’adore tout sortir et commencer à ranger par taille, par couleur, par genre, ça me permet de savoir quel leurre il me reste et quel leurre j’ai laissé au fond de l’eau.
Marie :
Je me plais énormément à la pêche pour le côté nature, calme, on décompresse de sa semaine de boulot… J’aime le défi à chaque session d’essayer de faire du poisson, petit ou gros, brochet ou petite Perche, tout me fait plaisir ! Et si parfois je rentre capot, j’ai toujours la satisfaction d’avoir passé un bon moment au bord de l’eau.
La pêche est plutôt masculine jusqu’à maintenant même si elle se démocratise doucement, qu’est ce qui vous manque pour féminiser la pêche, plus d’adhérentes, des équipements plus adaptés… ?
Manon :
Je ne pense pas qu’il manque quelques choses, mais pour moi la pêche au début c’est beaucoup de détermination, j’ai déjà emmené quelques copines qui voulaient essayer, sans succès malheureusement, mais ça ne tombe pas du ciel, pour attraper quelques choses il faut pêcher encore et encore je pense que c’est pour cette raison qu’elles n’y prennent pas goût, le manque de patience et de volonté. Pour leurs donner l’envie d’y retourner il leurs faut des résultats, peut être commencer par des endroits faciles d’accès, avec beaucoup de résultat.
Marie :
Certe la peche se démocratise doucement et reste un milieu plutôt masculin… Ma personnalité fait que je m’y sent bien, loin des chichis féminins… J’ai appris et me suis adaptée à la pêche telle qu’elle est aujourd’hui…

Actuellement le prix du permis de pêche est très attractif pour les femmes, est ce suffisant à votre avis pour que le nombre d’adhérentes augmente de manière positive ?
Manon :
Oui c’est suffisant et d’ailleurs quand j’en parle autour de moi les hommes trouvent cela injuste et inégale, peut-être par jalousie. Mais une femme qui débute, qui ne sais pas trop si elle aura beaucoup d’occasion pour pêcher prendra plus facilement une carte à 35€.
Marie :
Oui c’est sur que le prix du permis pour les femmes est très attractif… On ne peut pas dire le contraire… Pourtant la seule différence qu’il y a avec le permis normal, si je ne me trompe pas, c’est le nombre de canne mise à l’eau : 1 tarif femme, 5 tarif normal…. Je trouve ça pas normal, pour les hommes qui pêchent avec une seule canne à la fois toute l’année…
C’est un peu mal foutue… Car c’est un permis « découverte » et pourtant tout les ans nous pouvons le renouveler…
Donc je pense, à titre personnel, qu’il devrait y avoir un permis découverte à tarif réduit valable 1 an et un tarif normal pour la suite…. Sans tenir compte du sexe du pêcheur…
Bref, petit coup de gueule… Mais je profite de ce tarif femme malgré ça…

Qu’est-ce que les femmes peuvent apporter à la pêche selon vous ?
Manon :
Pas facile cette question, surement de la modernité…
Marie :
Dans le milieu de la pêche les femmes peuvent venir casser l’image un peu macho qu’il peu y avoir parfois. Mais je trouve que ça reste un milieu où l’on est bien accueillis tout de même. On trouve facilement de l’aide et des conseils.
Personnellement je pense qu’il manque considérablement d’événements mettant les pêcheuses en avant, par exemple faire des compétitions en binôme mixte, qu’en pensez-vous ?
Manon :
Des compétitions mixtes c’est une très bonne idée, on pourrait également proposer des stages de perfectionnement ou de découverte pour femme ou des journées pêche entre femme, des clubs pour femme où l’on se retrouve une fois par semaine (si j’apprenais qu’il y en a un près de chez moi je n’hésiterais pas).
Marie :
Oui en effet, on pourrait favoriser la mise en avant des pêcheuse grâce aux événement et compétitions. Il existe déjà des concours feminins, mais des concours mixte seraient une excellente idée pour lier pêcheurs et pêcheuses !